Quelle est la place des femmes au sein des instances dirigeantes ? De la profession comptable ? Françoise Savés, présidente de l’Association Femmes experts-comptables, revient sur l’application de la loi Copé-Zimmerman, les freins à la féminisation de la profession et les évolutions positives en cours. Entretien.

 

Nous fêtons cette année les dix ans de la loi Copé-Zimmermann. Quel bilan en tirez-vous ? La loi a-t-elle porté ses fruits ?
La loi Copé-Zimmerman [qui impose un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administrations des grandes et moyennes entreprises] a incontestablement permis une progression. Et pourtant, je faisais partie de ces femmes qui voyaient arriver les quotas avec une certaine méfiance. Je n’avais pas envie d’être une “femme quotas”, comme beaucoup d’autres femmes j’imagine ! Mais, les faits sont là : les quotas ont permis une véritable progression en matière de parité. Grâce à cette loi, la France est au premier rang des pays européens en matière de féminisation des conseils d’administration [45,2 % de femmes dans les Conseils d’Administration du SBF120 en 2020]. Elle a dépassé la Norvège, pionnière en la matière [la Norvège fut le premier pays à instaurer un quota de 40 %, en 2003] ! L’AFEC [Association Femmes experts-comptables] a été créée en 2011 avec le projet d’accompagner le déploiement de la loi Copé-Zimmermann. Aujourd’hui, si nous constatons le succès de la loi, nous souhaitons …